Arrivé à un certain âge, je m'aperçois que j'ai connu et vécu des événements qui sont, pour la plupart, aujourd'hui oubliés. Nous ne sommes plus très nombreux dans ce cas.

Musicien et historien de la musique en Lorraine, une grande partie de mon existence fut consacrée à la recherche et à la diffusion des événements musicaux des XVIIe et XVIIIe siècles à Metz et à Nancy. Pour cela, j'ai utilisé les très rares témoignages laissés par des observateurs attentifs, et publié les résultats de mes travaux.

Un éditeur avisé et courageux n'a pas hésité à imprimer, sous ma signature, plusieurs ouvrages, dont certains font aujourd'hui référence. Des périodiques culturels lorrains ont voulu également dévoiler mes trouvailles et mes souvenirs.

Aujourd'hui, crise oblige, l'histoire musicale en Lorraine n'intéresse plus les éditeurs, et, lorsqu'une revue me demande un article, je ne puis y inclure mes souvenirs personnels, pourtant devenus rares.

Voilà pourquoi j'ai souhaité créer ce lien entre un chercheur octogénaire et des curieux de l'histoire de la musique en Lorraine. Vous trouverez, racontés ici, des événements musicaux dont je fus le témoin de 1945 à aujourd'hui, mais aussi les résultats de mes dernières recherches sur les XVIIIe et XIXe siècles.

Mes textes étant protégés, je demande aux personnes souhaitant les utiliser, de bien vouloir citer leur auteur.

Gilbert Rose

samedi 29 janvier 2011

La basilique Saint-Vincent de Metz

     Que va donc devenir la basilique Saint-Vincent abandonnée par le culte ?

     On en débat en ce moment dans les sphères municipales....(voir le RL du 25 janvier).

     Peut-être la musique y aura-t-elle à nouveau sa place.... comme au XIXe siècle, lorsque l'abbé Pierre était le servant de la paroisse ( ça ne s'invente pas).

     François Pierre, après avoir été vicaire à Thionville puis curé à Amanvillers, devint le célébrant de l'église Saint-Vincent en 1831. Il fut aumônier du lycée voisin et demeurait au 7 de la rue du Rempart-Belle-Isle. Plus tard, il devint chanoine à la cathédrale.

     L'abbé Pierre n'était pas seulement  un ecclésiastique, mais aussi compositeur de musique. Il a d'ailleurs enseigné l'harmonie et le piano à l'Ecole municipale de musique de la ville.

    Tous les offices bénéficiaient d'une large partie musicale, au cours desquels l'organiste Pierre-Nicolas dit Charles Bour s'en donnait à coeur joie en interprétant la musique de son curé et la sienne sur l'orgue construit de bric et de broc par plusieurs facteurs successifs et enfin terminé en 1847 par Antoine Sauvage.

     L'orchestre et les choeurs de l'Ecole de musique, dirigés par Victor Desvignes puis Edouard Mouzin, y célébraient toutes les fêtes, surtout celles de Sainte-Cécile ; depuis 1854, ils jouaient tous les ans la Messe solennelle éponyme de Ambroise Thomas. Cette année-là, ce furent 70 musiciens et 130 choristes qui emplirent la nef des brillantes envolées contrapuntiques du compositeur messin.

     Le fameux ténor de l'Opéra de Paris, Claude Marié, a chanté à Saint-Vincent, en 1838, lorsqu'il débutait sa carrière à Metz.

     Je n'aurais garde d'oublier les concerts plus récents auxquels j'ai participé avec l'Orchestre de Metz et la chorale de l'ALAM, sous la direction de Jacques Pernoo ou de Jean-Sébastien Bereaud.

     Reverrons-nous ces grands moments musicaux dans l'église devenue basilique Saint-Vincent ?

     Je le souhaite de tout coeur. Si mon voeux se réalise, je crains que ce ne soit sans moi.....

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