Arrivé à un certain âge, je m'aperçois que j'ai connu et vécu des événements qui sont, pour la plupart, aujourd'hui oubliés. Nous ne sommes plus très nombreux dans ce cas.

Musicien et historien de la musique en Lorraine, une grande partie de mon existence fut consacrée à la recherche et à la diffusion des événements musicaux des XVIIe et XVIIIe siècles à Metz et à Nancy. Pour cela, j'ai utilisé les très rares témoignages laissés par des observateurs attentifs, et publié les résultats de mes travaux.

Un éditeur avisé et courageux n'a pas hésité à imprimer, sous ma signature, plusieurs ouvrages, dont certains font aujourd'hui référence. Des périodiques culturels lorrains ont voulu également dévoiler mes trouvailles et mes souvenirs.

Aujourd'hui, crise oblige, l'histoire musicale en Lorraine n'intéresse plus les éditeurs, et, lorsqu'une revue me demande un article, je ne puis y inclure mes souvenirs personnels, pourtant devenus rares.

Voilà pourquoi j'ai souhaité créer ce lien entre un chercheur octogénaire et des curieux de l'histoire de la musique en Lorraine. Vous trouverez, racontés ici, des événements musicaux dont je fus le témoin de 1945 à aujourd'hui, mais aussi les résultats de mes dernières recherches sur les XVIIIe et XIXe siècles.

Mes textes étant protégés, je demande aux personnes souhaitant les utiliser, de bien vouloir citer leur auteur.

Gilbert Rose

dimanche 24 février 2013

Quelle famille !

     Aujourd'hui le Républicain Lorrain consacre une page au village lorrain Retonfey, et, bien évidemment, évoque Ernest Auricoste de Lazarque qui en fut maire à la fin du XIXe siècle, mais dont la famille n'est pas originaire d'Auvergne.

     En effet, le père d'Ernest, Eugène est né à Villeréal  en pays d'Agenais, aujourd'hui Lot-et-Garonne, en 1786. Lieutenant-colonel d'artillerie, il jouait fort bien du violoncelle et appartenait à la Société Philharmonique de Metz depuis 1827. Il fut même violoncelle-solo en 1830 et effectua son dernier concert le 8 juin 1839.

     Le grand-père d'Ernest, Jean-Baptiste, mort à Villeréal en 1793, a épousé Marguerite Bontemps et non pas Anne-Adrienne Blaise de Rozerieulles, laquelle s'est unie à son autre grand-père, maternel celui-la, Frédéric-Ernest-Alexandre de Bony de Lavergne.

     Pour en revenir à Ernest Auricoste de Lazarque, comme l'indique l'auteur de l'article, il est décédé en son château de Retonfey, au moment-même où ses confrères de l'Académie de Metz l'élisaient à la présidence de leur compagnie, le jeudi 26 avril 1894.

     Ah... que l'histoire est compliquée...

mardi 19 février 2013

Mardi-gras...

     Actuellement, c'est la période des grandes fêtes carnavalesques et dans certaines villes, au Nord ou au Sud, de Dunkerque à Nice, de brillantes cavalcades se déroulent pour la plus grande joie des habitants et des touristes.

     Les citadins de Metz n'ont pas l'exubérance des Niçois et ne cultivent pas le citron comme à Menton.

     Pourtant, il fut un temps où se déroulèrent dans les rues de Metz des défilés de carnaval pour lesquels on se déguisait, on chantait et dansait sous le fallacieux prétexte d'entrer en Carême.

     C'était dans un autre siècle : lorsque les Prussiens entrèrent dans Metz le 29 octobre 1870, débutant une annexion de 48 années, ils supprimèrent toutes les associations culturelles.

     Très vite, des familles entières quittèrent Metz, afin de demeurer françaises. Les autres, ceux qui ne pouvaient partir, se terrèrent chez eux, attendant craintivement les événements et peut-être des jours meilleurs.

     Les premiers immigrés allemands arrivés à Metz, s'installèrent dans une ville morne, languissante de morosité, une cité sans âme, sans chaleur.

     Alors, pour donner vie à leur nouveau domicile, ils créèrent une association carnavalesque qu'ils baptisèrent Schnurrdiburr (pouvant se traduire par Badaboum), du nom d'un ouvrage de Wilhelm Busch, humoriste allemand inventeur de la bande dessinée moderne, paru en 1869.

     Fondée le 18 septembre 1871, cette association populaire prépara le carnaval de février 1872, qui fut assez modeste.

     Mais au cours des années d'annexion, ces fêtes devinrent plus importantes et leur réputation dépassa les limites régionales... vers l'Est, malgré la non-participation des habitants indigènes.

     Inutile de dire qu'à la libération de 1918, la Schnurrdiburr fut interdite.

     Aujourd'hui, si vous souhaitez assister à une cavalcade de carnaval en Lorraine, il vous faut aller à Sarreguemines. Bon Mardi-gras !