Il y a quelques années, le choléra sévit au Rwanda. A cette occasion j'écrivis un court article paru dans la rubrique Hier déjà du Républicain Lorrain le 11 août 1994. Aujourd'hui, hélas, c'est Haïti qui est frappée par cette infection contagieuse.
Dans cette chronique, je rappelais l'épidémie qui ravagea la France entre 1826 et 1837, occasionnant 600 000 décès dans notre pays, d'après les journaux de l'époque. Il y en eut sans doute moins.
La maladie sévissait déjà à Paris avant d'arriver à Metz. Aussi, lorsque le 30 mars 1832 un tambour de la commune s'écroula rue de la Paix, victime d'une apoplexie, la Gazette de Metz du 3 avril affirma que c'était le choléra.
Le premier cas mortel s'est déclaré à Metz le 1r mai 1832. Deux jours plus tard il y en avait un second, quatre le 6 mai ; le 10 mai plusieurs dizaines de personnes étaient atteintes....
L'Indépendant de la Moselle du 1r juillet 1832 indique 430 malades dans la ville et 181 décès. Le 5 juillet, le mal s'est aggravé : 558 malades et 243 décès sont signalés !
La rapidité de l'épidémie fut foudroyante. Elle a terrassé Antoinette Goudmann, diva du théâtre le 4 mars 1833.
Les communes des environs ne furent pas épargnées. Curieusement, il en est une qui fut totalement préservée, sans un seul malade, c'est Pouilly, alors que de part et d'autre, à Magny et à Fleury, c'était l'hécatombe.
Vous comprenez à présent pourquoi je suis venu habiter ce village.......
Arrivé à un certain âge, je m'aperçois que j'ai connu et vécu des événements qui sont, pour la plupart, aujourd'hui oubliés. Nous ne sommes plus très nombreux dans ce cas.
Musicien et historien de la musique en Lorraine, une grande partie de mon existence fut consacrée à la recherche et à la diffusion des événements musicaux des XVIIe et XVIIIe siècles à Metz et à Nancy. Pour cela, j'ai utilisé les très rares témoignages laissés par des observateurs attentifs, et publié les résultats de mes travaux.
Un éditeur avisé et courageux n'a pas hésité à imprimer, sous ma signature, plusieurs ouvrages, dont certains font aujourd'hui référence. Des périodiques culturels lorrains ont voulu également dévoiler mes trouvailles et mes souvenirs.
Aujourd'hui, crise oblige, l'histoire musicale en Lorraine n'intéresse plus les éditeurs, et, lorsqu'une revue me demande un article, je ne puis y inclure mes souvenirs personnels, pourtant devenus rares.
Voilà pourquoi j'ai souhaité créer ce lien entre un chercheur octogénaire et des curieux de l'histoire de la musique en Lorraine. Vous trouverez, racontés ici, des événements musicaux dont je fus le témoin de 1945 à aujourd'hui, mais aussi les résultats de mes dernières recherches sur les XVIIIe et XIXe siècles.
Mes textes étant protégés, je demande aux personnes souhaitant les utiliser, de bien vouloir citer leur auteur.
Gilbert Rose
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