Arrivé à un certain âge, je m'aperçois que j'ai connu et vécu des événements qui sont, pour la plupart, aujourd'hui oubliés. Nous ne sommes plus très nombreux dans ce cas.

Musicien et historien de la musique en Lorraine, une grande partie de mon existence fut consacrée à la recherche et à la diffusion des événements musicaux des XVIIe et XVIIIe siècles à Metz et à Nancy. Pour cela, j'ai utilisé les très rares témoignages laissés par des observateurs attentifs, et publié les résultats de mes travaux.

Un éditeur avisé et courageux n'a pas hésité à imprimer, sous ma signature, plusieurs ouvrages, dont certains font aujourd'hui référence. Des périodiques culturels lorrains ont voulu également dévoiler mes trouvailles et mes souvenirs.

Aujourd'hui, crise oblige, l'histoire musicale en Lorraine n'intéresse plus les éditeurs, et, lorsqu'une revue me demande un article, je ne puis y inclure mes souvenirs personnels, pourtant devenus rares.

Voilà pourquoi j'ai souhaité créer ce lien entre un chercheur octogénaire et des curieux de l'histoire de la musique en Lorraine. Vous trouverez, racontés ici, des événements musicaux dont je fus le témoin de 1945 à aujourd'hui, mais aussi les résultats de mes dernières recherches sur les XVIIIe et XIXe siècles.

Mes textes étant protégés, je demande aux personnes souhaitant les utiliser, de bien vouloir citer leur auteur.

Gilbert Rose

lundi 20 décembre 2010

L'âge d'une société musicale....

     L'Harmonie municipale de Metz est-elle vraiment née en 1790 comme on a pu le lire dernièrement dans la presse ? On peut se poser la question...

     Cette année-là voit la création à Paris puis en province, des Gardes nationales, avec un statut quasi-militaire. A Metz, la Garde nationale possédait sa musique, comme un régiment. Elle en eut même deux, qui étaient furieusement concurrentes, surtout pour "toucher" (pardon, recevoir) de nouveaux instruments et  des uniformes convenables, ainsi que pour participer aux défilés. (Voir mon ouvrage : Les musiciens et chanteurs amateurs de la Moselle, Editions Serpenoise, 2005).


     Se sont succédé à la direction Eloy Seyfert, puis Henry Kandelka, enfin Louis Fizaine. Plus tard, d'autres chefs moins connus, mais Camille Durutte, tout de même, en 1840 et Frédéric Pruvost, lequel vit la déchéance et la disparition lamentable de la musique de la Garde nationale de Metz en 1852, faute de participants.


     Le 4 août 1855, le maire Félix Maréchal créa la Fanfare des Sapeurs-pompiers de Metz, dont il confia la direction à Louis Jonvaux, lequel la transforma en harmonie trois ans plus tard. Hélas, ne pouvant rivaliser avec la qualité musicale des nombreuses formations militaires se produisant à l'Esplanade, elle disparut en 1867.

     Ce sont les Allemands qui recréèrent une musique des sapeurs-pompiers le 18 mai 1888, et c'est peut-être la date à retenir, si on observe les noms différents et successifs donnés à la phalange :

     Harmonie des Sapeurs-pompiers de Metz
     Harmonie municipale des Sapeurs-pompiers
     Harmonie municipale de Metz

     Le casque et les défilés disparurent vers 1927 grâce à Louis Narbonne, lequel obtint de la municipalité l'établissement d'un prime de présence, faisant de cette formation, la seule société musicale du département, dont les membres étaient rétribués.

     Je me souviens, dans ma jeunesse, les musiciens amateurs réglaient une cotisation pour appartenir à une société musicale.... et ils étaient heureux.... dame, ils faisaient de la musique .....

    

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