Arrivé à un certain âge, je m'aperçois que j'ai connu et vécu des événements qui sont, pour la plupart, aujourd'hui oubliés. Nous ne sommes plus très nombreux dans ce cas.

Musicien et historien de la musique en Lorraine, une grande partie de mon existence fut consacrée à la recherche et à la diffusion des événements musicaux des XVIIe et XVIIIe siècles à Metz et à Nancy. Pour cela, j'ai utilisé les très rares témoignages laissés par des observateurs attentifs, et publié les résultats de mes travaux.

Un éditeur avisé et courageux n'a pas hésité à imprimer, sous ma signature, plusieurs ouvrages, dont certains font aujourd'hui référence. Des périodiques culturels lorrains ont voulu également dévoiler mes trouvailles et mes souvenirs.

Aujourd'hui, crise oblige, l'histoire musicale en Lorraine n'intéresse plus les éditeurs, et, lorsqu'une revue me demande un article, je ne puis y inclure mes souvenirs personnels, pourtant devenus rares.

Voilà pourquoi j'ai souhaité créer ce lien entre un chercheur octogénaire et des curieux de l'histoire de la musique en Lorraine. Vous trouverez, racontés ici, des événements musicaux dont je fus le témoin de 1945 à aujourd'hui, mais aussi les résultats de mes dernières recherches sur les XVIIIe et XIXe siècles.

Mes textes étant protégés, je demande aux personnes souhaitant les utiliser, de bien vouloir citer leur auteur.

Gilbert Rose

samedi 2 octobre 2010

La fosse d'orchestre...

     Dans mon quotidien de ce matin, je lis en page 2 du 2d feuillet, que les spectateurs, à l'occasion de la Nuit Blanche à Metz, étaient installés dans la fausse d'orchestre à l'Opéra-Théâtre.

     Pour y avoir passé de nombreuses heures musicales, je puis affirmer que cet emplacement réservé à l'orchestre dans les spectacles lyriques, est bien vrai et réel. Peut-être, à certains moments, a-t-on pu percevoir accidentellement une fausse note.... et encore....

     Lorsque je suis arrivé à Metz, j'ai été surpris  de l'étroitesse de la fosse d'orchestre du théâtre. Quand la formation municipale complète était installée, il était difficile de se déplacer. Il faut préciser qu'à l'époque de la construction du théâtre, les ouvrages lyriques n'exigeaient qu'un ensemble orchestral de petite taille.

     C'est le chef d'orchestre Adolphe VERGE-LAURENT, engagé au théâtre, qui a obtenu de la municipalité, de creuser sous la scène afin d'agrandir la fosse en escaliers descendants, lui donnant ainsi -- toute proportion gardée --, la forme de celle du Festspiel de Bayreuth.

     Vergé-Laurent possédait une oreille exceptionnellement directionnelle. Lorsqu'un chef d'orchestre remarquait une erreur parmi la vingtaine de violonistes d'un pupitre, il ignorait lequel s'était trompé. Vergé-Laurent pointait son index sur le fautif, même au dernier pupitre : "Vous monsieur (ou madame), vous avez joué un si naturel au lieu d'un si b!".

     C'est peut-être la raison pour laquelle il n'a pas fait carrière...

     Je l'ai retrouvé un jour, jouant du piano à la terrasse d'une brasserie avenue de Verdun à Menton.

     Quel gâchis.......

    

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