Arrivé à un certain âge, je m'aperçois que j'ai connu et vécu des événements qui sont, pour la plupart, aujourd'hui oubliés. Nous ne sommes plus très nombreux dans ce cas.

Musicien et historien de la musique en Lorraine, une grande partie de mon existence fut consacrée à la recherche et à la diffusion des événements musicaux des XVIIe et XVIIIe siècles à Metz et à Nancy. Pour cela, j'ai utilisé les très rares témoignages laissés par des observateurs attentifs, et publié les résultats de mes travaux.

Un éditeur avisé et courageux n'a pas hésité à imprimer, sous ma signature, plusieurs ouvrages, dont certains font aujourd'hui référence. Des périodiques culturels lorrains ont voulu également dévoiler mes trouvailles et mes souvenirs.

Aujourd'hui, crise oblige, l'histoire musicale en Lorraine n'intéresse plus les éditeurs, et, lorsqu'une revue me demande un article, je ne puis y inclure mes souvenirs personnels, pourtant devenus rares.

Voilà pourquoi j'ai souhaité créer ce lien entre un chercheur octogénaire et des curieux de l'histoire de la musique en Lorraine. Vous trouverez, racontés ici, des événements musicaux dont je fus le témoin de 1945 à aujourd'hui, mais aussi les résultats de mes dernières recherches sur les XVIIIe et XIXe siècles.

Mes textes étant protégés, je demande aux personnes souhaitant les utiliser, de bien vouloir citer leur auteur.

Gilbert Rose

mardi 12 octobre 2010

Pauvre Verdi.....

     On joue Macbeth en ce moment sur le théâtre de Metz.

     Georges Masson en a fait la critique d'une plume désabusée.

     Une fois encore la mise en scène, faisant fi d'un texte situant des faits historiques fort anciens, même légendaires, ramène ceux-ci à notre époque moderne avec une absurdité incompréhensible. Est-ce de la naïveté ? de l'ignorance ? de la bêtise ? ou simplement de la provocation ?

     De toute manière, on ne s'amuse pas ainsi en public avec un chef-d'oeuvre. Pauvre Shakespeare, pauvre Verdi... vous êtes attaqués et personne ne vous défend, sinon le public messin qui a sifflé cette mise en scène ridicule et dont une partie a quitté la salle avant la fin de l'ouvrage.

     Ce n'est pas la première fois qu'à Metz on rencontre ce genre d'iconoclasme. Je me souviens d'un final dans lequel Tosca se suicidait à l'aide d'un revolver sorti on ne sait d'où.

     Même à Bayreuth cette maladie insidieuse a pénétré depuis quelques années. La Tétralogie représentée en costumes d'aujourd'hui m'a fait fuir le temple wagnérien où j'allais chaque été avec tant d'émotion. Les filles du Rhin habillées en péripatéticiennes, Siegfried se mariant en smoking et les guerriers de Hagen vêtus en parachutistes armés de mitraillettes......  c'était d'une telle bouffonnerie que la musique du Maître ne parvenait plus à m'émouvoir....

     Voilà, je crois que j'ai trouvé le mot que je cherchais depuis le début de mon billet : bouffonnerie !

     Et on s'étonnera que les représentations lyriques n'attirent plus le public.....

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire