Arrivé à un certain âge, je m'aperçois que j'ai connu et vécu des événements qui sont, pour la plupart, aujourd'hui oubliés. Nous ne sommes plus très nombreux dans ce cas.

Musicien et historien de la musique en Lorraine, une grande partie de mon existence fut consacrée à la recherche et à la diffusion des événements musicaux des XVIIe et XVIIIe siècles à Metz et à Nancy. Pour cela, j'ai utilisé les très rares témoignages laissés par des observateurs attentifs, et publié les résultats de mes travaux.

Un éditeur avisé et courageux n'a pas hésité à imprimer, sous ma signature, plusieurs ouvrages, dont certains font aujourd'hui référence. Des périodiques culturels lorrains ont voulu également dévoiler mes trouvailles et mes souvenirs.

Aujourd'hui, crise oblige, l'histoire musicale en Lorraine n'intéresse plus les éditeurs, et, lorsqu'une revue me demande un article, je ne puis y inclure mes souvenirs personnels, pourtant devenus rares.

Voilà pourquoi j'ai souhaité créer ce lien entre un chercheur octogénaire et des curieux de l'histoire de la musique en Lorraine. Vous trouverez, racontés ici, des événements musicaux dont je fus le témoin de 1945 à aujourd'hui, mais aussi les résultats de mes dernières recherches sur les XVIIIe et XIXe siècles.

Mes textes étant protégés, je demande aux personnes souhaitant les utiliser, de bien vouloir citer leur auteur.

Gilbert Rose

lundi 22 novembre 2010

Ah la retraite.....

     Non, ne croyez pas que je vais me féliciter ou me plaindre de la nouvelle loi.

     Elle n'est pas faite pour moi ; je suis parmi ceux qui regardent avec nostalgie les autres travailler.

     Eh oui, j'ai été malheureux le jour où mon employeur me signifia mon congé définitif. Je n'avais jamais pensé que cela puisse arriver....

     Aujourd'hui on parle beaucoup de la pénibilité de certaines professions... La mienne l'était-elle ?

     A l'Orchestre, nous n'avions ni dimanches ni jours de fête libres. Dame! C'est lorsque les autres sont en congé que les musiciens travaillent, sinon ils n'auraient pas de public!

     Le jour de repos, à l'orchestre de Metz, était le lundi. Mais ce jour là, je devais assurer mes cours au conservatoire, les deux postes étant liés.

     Je pense aux musiciens de la Chapelle du Roi qui, comme moi, n'avaient pas droit à un jour de liberté dans la semaine. Par contre, grâce à un édit de 1782, les chanteurs et les instrumentistes à cordes ne pouvaient travailler que pendant 20 ans, les "vents" n'ayant droit qu' à15 ans.

     Ensuite, ils étaient mis en vétérance (pardon, en retraite), et recevaient alors..... la totalité de leurs appointements. Quelle chance! Oui, mais la mortalité était différente de celle d'aujourd'hui.

     Par contre, leurs veuves, les malheureuses, ne touchaient qu'un cinquième de la pension du disparu s'il n'avait travaillé que 10 ans, et un quart pour 20 ans de labeur. C'est peu....

     Et cela dura depuis Louis XVI jusqu'au 25 juillet 1830, à la fin du règne de Charles X.

     Deux réflexions pour conclure...

     Lorsqu'on aime son métier, on ne tient pas à le quitter, même s'il est pénible.

     Si on me demandait aujourd'hui de rejoindre mon pupitre à l'ONL, j'accepterais sans réfléchir.... mais à mon âge, le pourrais-je encore ?....

  

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