Arrivé à un certain âge, je m'aperçois que j'ai connu et vécu des événements qui sont, pour la plupart, aujourd'hui oubliés. Nous ne sommes plus très nombreux dans ce cas.

Musicien et historien de la musique en Lorraine, une grande partie de mon existence fut consacrée à la recherche et à la diffusion des événements musicaux des XVIIe et XVIIIe siècles à Metz et à Nancy. Pour cela, j'ai utilisé les très rares témoignages laissés par des observateurs attentifs, et publié les résultats de mes travaux.

Un éditeur avisé et courageux n'a pas hésité à imprimer, sous ma signature, plusieurs ouvrages, dont certains font aujourd'hui référence. Des périodiques culturels lorrains ont voulu également dévoiler mes trouvailles et mes souvenirs.

Aujourd'hui, crise oblige, l'histoire musicale en Lorraine n'intéresse plus les éditeurs, et, lorsqu'une revue me demande un article, je ne puis y inclure mes souvenirs personnels, pourtant devenus rares.

Voilà pourquoi j'ai souhaité créer ce lien entre un chercheur octogénaire et des curieux de l'histoire de la musique en Lorraine. Vous trouverez, racontés ici, des événements musicaux dont je fus le témoin de 1945 à aujourd'hui, mais aussi les résultats de mes dernières recherches sur les XVIIIe et XIXe siècles.

Mes textes étant protégés, je demande aux personnes souhaitant les utiliser, de bien vouloir citer leur auteur.

Gilbert Rose

dimanche 27 novembre 2011

Choeur de chiens.....

     J'ai promis de raconter certaines mésaventures non souhaitées, se produisant inopinément lors de représentations lyriques. Je n'ai pas vécu celle-ci, je l'ai lue dans un journal autrichien de l'époque.

     En décembre 1875, Richard Wagner fit représenter son Tannhaüser à l'Opéra impérial de Vienne.

     Au cours du second tableau de l'oeuvre, de retour du Venusberg, Tannhaüser, traversant la forêt du Wartburg, y rencontre le Landgraf Herman et ses chevaliers Wolfram, Walther et leur suite. Ceux-ci, revenant de la chasse, entraient en scène à cheval, suivis d'une nombreuse meute de chiens.

     En mettant pied-à-terre, l'un d'eux eut la maladresse de poser le pied sur la patte d'un des molosses, lequel écoutait pacifiquement la musique du maître.

     Hurlant de douleur, la pauvre bête fut immédiatement imitée par ses congénères et ce fut un concert de hurlements et aboiements furibonds qui ne s'acheva qu'après de très longues minutes, sous les éclats de rire du public.

     J'ignore comment on parvint à faire taire la meute, mais à la représentation suivante, elle avait mystérieusement disparue....

     Aujourd'hui, on supprime également les chevaux,... sans doute de peur qu'ils hennissent....

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