Arrivé à un certain âge, je m'aperçois que j'ai connu et vécu des événements qui sont, pour la plupart, aujourd'hui oubliés. Nous ne sommes plus très nombreux dans ce cas.

Musicien et historien de la musique en Lorraine, une grande partie de mon existence fut consacrée à la recherche et à la diffusion des événements musicaux des XVIIe et XVIIIe siècles à Metz et à Nancy. Pour cela, j'ai utilisé les très rares témoignages laissés par des observateurs attentifs, et publié les résultats de mes travaux.

Un éditeur avisé et courageux n'a pas hésité à imprimer, sous ma signature, plusieurs ouvrages, dont certains font aujourd'hui référence. Des périodiques culturels lorrains ont voulu également dévoiler mes trouvailles et mes souvenirs.

Aujourd'hui, crise oblige, l'histoire musicale en Lorraine n'intéresse plus les éditeurs, et, lorsqu'une revue me demande un article, je ne puis y inclure mes souvenirs personnels, pourtant devenus rares.

Voilà pourquoi j'ai souhaité créer ce lien entre un chercheur octogénaire et des curieux de l'histoire de la musique en Lorraine. Vous trouverez, racontés ici, des événements musicaux dont je fus le témoin de 1945 à aujourd'hui, mais aussi les résultats de mes dernières recherches sur les XVIIIe et XIXe siècles.

Mes textes étant protégés, je demande aux personnes souhaitant les utiliser, de bien vouloir citer leur auteur.

Gilbert Rose

mardi 15 mars 2011

La vocation... fortuite

     Dans ses Mémoires protéiformes" (inédits), Marcel Mercier évoque un vieux piano dans le restaurant de son père, à Metz, sur lequel il s'amusait souvent, étant jeune enfant, et qui serait à l'origine de sa vocation.

     Mon propre père, également restaurateur, mais à Nancy, a acheté, un jour, un violon dans une salle des ventes où il était entré par hasard.

     "Pourquoi cette acquisition ?" demanda ma mère -- je devais avoir 3 ou 4 ans.

     "Ce sera pour le petit .... plus tard."

     Il n'y a jamais eu un seul musicien dans ma famille de vignerons à Arry depuis le XVIIIe siècle, si ce n'est un grand-père qui conduisit, clairon aux lèvres, une éphémère fanfare entre les deux guerres.

     Lorsque j'atteignis l'âge requis pour commencer à apprendre la musique, ma mère s'adressa au professeur de cette discipline au Lycée Henri-Poincaré, Gaston Stoltz, lequel consentit à m'enseigner le violon, à condition que je sois inscrit à un cours de solfège au Conservatoire.

     Le violon de la salle des ventes étant bien trop grand pour ma taille, il fallut en acheter un plus petit.

     Comme Marcel Mercier, c'est ainsi que naquit ma vocation pour la musique, grâce au hasard.

     Au bout d'un an, j'entrai dans la classe d'alto au Conservatoire, où Gaston Stoltz me conduisit à un 1r prix, après plusieurs années d'études.

     "Et la percussion ?" demanderont ceux qui me connaissent...

     C'est une autre histoire....pour un autre jour....

    

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