Arrivé à un certain âge, je m'aperçois que j'ai connu et vécu des événements qui sont, pour la plupart, aujourd'hui oubliés. Nous ne sommes plus très nombreux dans ce cas.

Musicien et historien de la musique en Lorraine, une grande partie de mon existence fut consacrée à la recherche et à la diffusion des événements musicaux des XVIIe et XVIIIe siècles à Metz et à Nancy. Pour cela, j'ai utilisé les très rares témoignages laissés par des observateurs attentifs, et publié les résultats de mes travaux.

Un éditeur avisé et courageux n'a pas hésité à imprimer, sous ma signature, plusieurs ouvrages, dont certains font aujourd'hui référence. Des périodiques culturels lorrains ont voulu également dévoiler mes trouvailles et mes souvenirs.

Aujourd'hui, crise oblige, l'histoire musicale en Lorraine n'intéresse plus les éditeurs, et, lorsqu'une revue me demande un article, je ne puis y inclure mes souvenirs personnels, pourtant devenus rares.

Voilà pourquoi j'ai souhaité créer ce lien entre un chercheur octogénaire et des curieux de l'histoire de la musique en Lorraine. Vous trouverez, racontés ici, des événements musicaux dont je fus le témoin de 1945 à aujourd'hui, mais aussi les résultats de mes dernières recherches sur les XVIIIe et XIXe siècles.

Mes textes étant protégés, je demande aux personnes souhaitant les utiliser, de bien vouloir citer leur auteur.

Gilbert Rose

mercredi 23 mars 2011

Comme Charpentier....

     Le mois dernier, le Théâtre de Metz  représentait "Lundi, monsieur vous serez riche", comédie musicale de Antoine Duhamel, oeuvre peu jouée, créée à Strasbourg en 1968.

     Je n'ai pu assister à ce spectacle, mais la musique de Antoine Duhamel m'est familière, entendue dans de nombreux films de Lecomte, Godard, Truffaut, Tavernier et d'autres (plus de 60 films).

     Elle cadre parfaitement aux différents synopsis, mais écoutée sans la projection des images, elle paraît insipide, monotone, dans une tonalité unique et persistante, sans aucune modulation originale.

     Comme il a été plusieurs fois récompensé pour l'intégralité de son oeuvre consacré à un écran, grand ou petit, j'ai souhaité connaître davantage Antoine Duhamel.

     J'ai alors découvert, au travers d'oeuvres non cinématographiques, un compositeur d'une grande inventivité et d'une richesse harmonique étonnante. Il écrit une musique savante moderne digne de son maître René Leibowitz, et demeure aussi discret que lui.

     Quel dommage qu'il ait consacré tout son temps au cinéma et que la part la plus passionnante de ses créations ne soit pas suffisamment connue.

     Il faut entendre "Le Tombeau de Philippe d'Orléans" pour cordes, "Le Jardin de Daubigny" pour instruments à vent, "Les Travaux d'Hercule" pour récitant, vents et percussion.

     Il faut écouter ses mélodies sur des textes de Michaux, ses concerti pour violon, alto, contrebasse et même vibraphone.

     Je ne puis oublier de citer "Gala de Cirque", comédie-ballet et la "Suite symphonique pour Intonation".

     Antoine Duhamel est donc venu à Metz, écouter la reprise de son opéra, et a semblé satisfait, voire enchanté.

     Gustave Charpentier, l'auteur de "Louise", se déplaçait, lui aussi, dans l'Europe entière, partout où se jouait son roman musical, comme il désignait cette oeuvre lyrique. L'ouvrage avait un tel succès, que Charpentier n'ayant plus le temps de rentrer chez lui entre deux voyages, dormait le plus souvent à l'Hôtel d'Orsay, proche de la gare.

     Hélas, cela ne peut arriver à Antoine Duhamel..... Dommage.....

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