Arrivé à un certain âge, je m'aperçois que j'ai connu et vécu des événements qui sont, pour la plupart, aujourd'hui oubliés. Nous ne sommes plus très nombreux dans ce cas.

Musicien et historien de la musique en Lorraine, une grande partie de mon existence fut consacrée à la recherche et à la diffusion des événements musicaux des XVIIe et XVIIIe siècles à Metz et à Nancy. Pour cela, j'ai utilisé les très rares témoignages laissés par des observateurs attentifs, et publié les résultats de mes travaux.

Un éditeur avisé et courageux n'a pas hésité à imprimer, sous ma signature, plusieurs ouvrages, dont certains font aujourd'hui référence. Des périodiques culturels lorrains ont voulu également dévoiler mes trouvailles et mes souvenirs.

Aujourd'hui, crise oblige, l'histoire musicale en Lorraine n'intéresse plus les éditeurs, et, lorsqu'une revue me demande un article, je ne puis y inclure mes souvenirs personnels, pourtant devenus rares.

Voilà pourquoi j'ai souhaité créer ce lien entre un chercheur octogénaire et des curieux de l'histoire de la musique en Lorraine. Vous trouverez, racontés ici, des événements musicaux dont je fus le témoin de 1945 à aujourd'hui, mais aussi les résultats de mes dernières recherches sur les XVIIIe et XIXe siècles.

Mes textes étant protégés, je demande aux personnes souhaitant les utiliser, de bien vouloir citer leur auteur.

Gilbert Rose

mercredi 9 février 2011

Mon premier concours....

     J'avais neuf ans je crois, lorsque j'entrai dans la classe d'alto de Gaston STOTZ au Conservatoire de Nancy. Depuis une année déjà, il m'enseignait le violon, tandis que je suivais le cours préparatoire de solfège de Mademoiselle GREUZAT.

     Mon instrument n'avait pas une très belle sonorité : c'était un violon 3/4 monté avec des cordes d'alto. Dieu merci, je ne gardai pas longtemps cet instrument hybride.

     Nous étions trois élèves en cours préparatoire, une fille, LABOUREL, dont j'ai oublié le prénom, et un garçon qui fut quelque temps mon meilleurs ami, Claude VIAN. Je les ai tous deux perdus de vue depuis des décennies.

     A cette époque, les concours de fin d'année scolaire se déroulaient en public pour tous les niveaux, et avaient lieu salle Poirel. Notre professeur avait composé une pièce spécialement pour nous.

     Je me souviens de mon angoisse, seul au milieu de la grande scène, en culottes courtes, devant une immense salle obscure.

     Nous avons tous les trois obtenu une 1re mention....( Je possède encore le diplôme.....)

     Le lendemain, dans L'Est Républicain, le critique musical Alain AMAN relatait longuement le concours d'alto, surtout les cours supérieurs, et terminait son article par cette phrase :

     ".... et on attend beaucoup de la petite Rose Gilbert."


     Avoir été pris pour une fille m'a terriblement vexé ....  et j'ai longtemps gardé rancune à l'auteur de cette méprise.

     Beaucoup plus tard, Alain AMAN est devenu mon ami.

     Alors on s'en est amusé.... c'était son premier article...

    

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