Arrivé à un certain âge, je m'aperçois que j'ai connu et vécu des événements qui sont, pour la plupart, aujourd'hui oubliés. Nous ne sommes plus très nombreux dans ce cas.

Musicien et historien de la musique en Lorraine, une grande partie de mon existence fut consacrée à la recherche et à la diffusion des événements musicaux des XVIIe et XVIIIe siècles à Metz et à Nancy. Pour cela, j'ai utilisé les très rares témoignages laissés par des observateurs attentifs, et publié les résultats de mes travaux.

Un éditeur avisé et courageux n'a pas hésité à imprimer, sous ma signature, plusieurs ouvrages, dont certains font aujourd'hui référence. Des périodiques culturels lorrains ont voulu également dévoiler mes trouvailles et mes souvenirs.

Aujourd'hui, crise oblige, l'histoire musicale en Lorraine n'intéresse plus les éditeurs, et, lorsqu'une revue me demande un article, je ne puis y inclure mes souvenirs personnels, pourtant devenus rares.

Voilà pourquoi j'ai souhaité créer ce lien entre un chercheur octogénaire et des curieux de l'histoire de la musique en Lorraine. Vous trouverez, racontés ici, des événements musicaux dont je fus le témoin de 1945 à aujourd'hui, mais aussi les résultats de mes dernières recherches sur les XVIIIe et XIXe siècles.

Mes textes étant protégés, je demande aux personnes souhaitant les utiliser, de bien vouloir citer leur auteur.

Gilbert Rose

samedi 12 janvier 2013

N'oublions pas Gabriel Pierné

     Mon ami Georges Masson ne manque jamais une occasion de promouvoir les compositeurs lorrains. Ainsi, Gabriel Pierné fait l'objet de ses soins les plus attentionnés.

     Dernièrement, il a prononcé à l'Académie Nationale de Metz, une communication au cours de laquelle il a développé avec enthousiasme les grands traits de l'existence du compositeur messin, dont on célébrera cette année le 150e anniversaire de sa naissance.

     Gabriel Pierné est aujourd'hui un compositeur trop méconnu et pas suffisamment interprété.

     Au Conservatoire de Paris, dans la classe de solfège de Lavignac, il obtint en 1874 une 1e médaille, alors que Debussy ne décrochait que la 3e.

     En 1877 Debussy dépassa Pierné avec un 2d prix de piano, que ce dernier n'atteignit qu'en 1878.

    Mais en 1879, Pierné bénéficia d'un 1r prix de piano, pendant que Debussy obtenait la même récompense, mais en classe d'accompagnement.

    En ce qui concerne la fugue et le contrepoint, Pierné a obtenu un 1r prix en 1881, Debussy un 2d accessit en 1882.

     Durant leur existence, ils ont été de grands amis, et le chef d'orchestre Gabriel Pierné créa de nombreuses œuvres de Claude Debussy à la tête de l'Orchestre Colonne.

     A la lecture des résultats des concours du Conservatoire de Paris, on remarquera également qu'en 1874,  Debussy  et la fille de l'ancien directeur de l'École de musique de Metz, Édouard Mouzin, obtenaient tous deux un 2d accessit de piano, l'un chez Marmontel, l'autre chez Delaborde. L'année suivante, Cécile Mouzin et son prestigieux camarade d'études étaient toujours à égalité avec chacun un 1r accessit.

     A partir de 1876, Cécile Mouzin s'étant mariée, ne put poursuivre ses études au Conservatoire. Mais n'imaginez surtout pas qu'elle aurait pu détrôner notre Claude de France, alors que Gabriel...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire