C'est demain le 1r avril....Que de plaisanteries en perspective....
Grâce à l'une d'elles, la Lorraine resta un état indépendant plus longtemps que ne le souhaita Richelieu.
Nicolas-François de Lorraine, cardinal et évêque de Toul sans avoir été ordonné, frère du duc Charles IV, épousa sa cousine Claude, après s'être lui-même accordé une dispense.... Ainsi il empêcha Richelieu de donner à cette princesse, fille du duc Henri II, un époux français qui, au nom de sa femme, eût revendiqué la Lorraine.
Il n'y avait pas de temps à perdre. Le mariage fut décidé, célébré et consommé en une seule journée, le 8 mars 1634. Le Pape, consulté, avait donné son accord.
En apprenant la nouvelle, le maréchal de La Force, furieux d'avoir été dupé, fit arrêter les nouveaux époux et les enferma dans Nancy, occupée par les Français.
Claude et Nicolas-François parvinrent à s'évader le 1r avril au soir, déguisés en paysans. Au détour d'une ruelle, une villageoise les reconnut malgré leur déguisement, et s'empressa d'alerter les soldats de la garde.
Ceux-ci rirent à gorge déployée, croyant qu'on voulait leur faire un poisson d'avril. Plus la paysanne jurait qu'elle disait la vérité, moins on la prenait au sérieux.
Lorsqu'on s'aperçut de la réalité de l'évasion, les fugitifs étaient loin.....
J'ai moi-même participé à une galéjade du 1r avril, à l'époque durant laquelle sévissait la maladie de la vache folle. J'ai téléphoné à une amie directrice de musée, de la part des ministres de la Culture et de la Santé, lui demandant de bien vouloir retirer au plus vite des cimaises, toutes les toiles représentant des bovins, et de les enfermer dans la réserve, par prudence sanitaire.
Elle resta un moment silencieuse, se demandant sans doute si, en haut lieu, on n'était pas tombé sur la tête....
Elle a fini par reconnaître le timbre de ma voix,..... et eut l'indulgence d'en rire....
Arrivé à un certain âge, je m'aperçois que j'ai connu et vécu des événements qui sont, pour la plupart, aujourd'hui oubliés. Nous ne sommes plus très nombreux dans ce cas.
Musicien et historien de la musique en Lorraine, une grande partie de mon existence fut consacrée à la recherche et à la diffusion des événements musicaux des XVIIe et XVIIIe siècles à Metz et à Nancy. Pour cela, j'ai utilisé les très rares témoignages laissés par des observateurs attentifs, et publié les résultats de mes travaux.
Un éditeur avisé et courageux n'a pas hésité à imprimer, sous ma signature, plusieurs ouvrages, dont certains font aujourd'hui référence. Des périodiques culturels lorrains ont voulu également dévoiler mes trouvailles et mes souvenirs.
Aujourd'hui, crise oblige, l'histoire musicale en Lorraine n'intéresse plus les éditeurs, et, lorsqu'une revue me demande un article, je ne puis y inclure mes souvenirs personnels, pourtant devenus rares.
Voilà pourquoi j'ai souhaité créer ce lien entre un chercheur octogénaire et des curieux de l'histoire de la musique en Lorraine. Vous trouverez, racontés ici, des événements musicaux dont je fus le témoin de 1945 à aujourd'hui, mais aussi les résultats de mes dernières recherches sur les XVIIIe et XIXe siècles.
Mes textes étant protégés, je demande aux personnes souhaitant les utiliser, de bien vouloir citer leur auteur.
Gilbert Rose
jeudi 31 mars 2011
mercredi 23 mars 2011
Comme Charpentier....
Le mois dernier, le Théâtre de Metz représentait "Lundi, monsieur vous serez riche", comédie musicale de Antoine Duhamel, oeuvre peu jouée, créée à Strasbourg en 1968.
Je n'ai pu assister à ce spectacle, mais la musique de Antoine Duhamel m'est familière, entendue dans de nombreux films de Lecomte, Godard, Truffaut, Tavernier et d'autres (plus de 60 films).
Elle cadre parfaitement aux différents synopsis, mais écoutée sans la projection des images, elle paraît insipide, monotone, dans une tonalité unique et persistante, sans aucune modulation originale.
Comme il a été plusieurs fois récompensé pour l'intégralité de son oeuvre consacré à un écran, grand ou petit, j'ai souhaité connaître davantage Antoine Duhamel.
J'ai alors découvert, au travers d'oeuvres non cinématographiques, un compositeur d'une grande inventivité et d'une richesse harmonique étonnante. Il écrit une musique savante moderne digne de son maître René Leibowitz, et demeure aussi discret que lui.
Quel dommage qu'il ait consacré tout son temps au cinéma et que la part la plus passionnante de ses créations ne soit pas suffisamment connue.
Il faut entendre "Le Tombeau de Philippe d'Orléans" pour cordes, "Le Jardin de Daubigny" pour instruments à vent, "Les Travaux d'Hercule" pour récitant, vents et percussion.
Il faut écouter ses mélodies sur des textes de Michaux, ses concerti pour violon, alto, contrebasse et même vibraphone.
Je ne puis oublier de citer "Gala de Cirque", comédie-ballet et la "Suite symphonique pour Intonation".
Antoine Duhamel est donc venu à Metz, écouter la reprise de son opéra, et a semblé satisfait, voire enchanté.
Gustave Charpentier, l'auteur de "Louise", se déplaçait, lui aussi, dans l'Europe entière, partout où se jouait son roman musical, comme il désignait cette oeuvre lyrique. L'ouvrage avait un tel succès, que Charpentier n'ayant plus le temps de rentrer chez lui entre deux voyages, dormait le plus souvent à l'Hôtel d'Orsay, proche de la gare.
Hélas, cela ne peut arriver à Antoine Duhamel..... Dommage.....
Je n'ai pu assister à ce spectacle, mais la musique de Antoine Duhamel m'est familière, entendue dans de nombreux films de Lecomte, Godard, Truffaut, Tavernier et d'autres (plus de 60 films).
Elle cadre parfaitement aux différents synopsis, mais écoutée sans la projection des images, elle paraît insipide, monotone, dans une tonalité unique et persistante, sans aucune modulation originale.
Comme il a été plusieurs fois récompensé pour l'intégralité de son oeuvre consacré à un écran, grand ou petit, j'ai souhaité connaître davantage Antoine Duhamel.
J'ai alors découvert, au travers d'oeuvres non cinématographiques, un compositeur d'une grande inventivité et d'une richesse harmonique étonnante. Il écrit une musique savante moderne digne de son maître René Leibowitz, et demeure aussi discret que lui.
Quel dommage qu'il ait consacré tout son temps au cinéma et que la part la plus passionnante de ses créations ne soit pas suffisamment connue.
Il faut entendre "Le Tombeau de Philippe d'Orléans" pour cordes, "Le Jardin de Daubigny" pour instruments à vent, "Les Travaux d'Hercule" pour récitant, vents et percussion.
Il faut écouter ses mélodies sur des textes de Michaux, ses concerti pour violon, alto, contrebasse et même vibraphone.
Je ne puis oublier de citer "Gala de Cirque", comédie-ballet et la "Suite symphonique pour Intonation".
Antoine Duhamel est donc venu à Metz, écouter la reprise de son opéra, et a semblé satisfait, voire enchanté.
Gustave Charpentier, l'auteur de "Louise", se déplaçait, lui aussi, dans l'Europe entière, partout où se jouait son roman musical, comme il désignait cette oeuvre lyrique. L'ouvrage avait un tel succès, que Charpentier n'ayant plus le temps de rentrer chez lui entre deux voyages, dormait le plus souvent à l'Hôtel d'Orsay, proche de la gare.
Hélas, cela ne peut arriver à Antoine Duhamel..... Dommage.....
mardi 15 mars 2011
La vocation... fortuite
Dans ses Mémoires protéiformes" (inédits), Marcel Mercier évoque un vieux piano dans le restaurant de son père, à Metz, sur lequel il s'amusait souvent, étant jeune enfant, et qui serait à l'origine de sa vocation.
Mon propre père, également restaurateur, mais à Nancy, a acheté, un jour, un violon dans une salle des ventes où il était entré par hasard.
"Pourquoi cette acquisition ?" demanda ma mère -- je devais avoir 3 ou 4 ans.
"Ce sera pour le petit .... plus tard."
Il n'y a jamais eu un seul musicien dans ma famille de vignerons à Arry depuis le XVIIIe siècle, si ce n'est un grand-père qui conduisit, clairon aux lèvres, une éphémère fanfare entre les deux guerres.
Lorsque j'atteignis l'âge requis pour commencer à apprendre la musique, ma mère s'adressa au professeur de cette discipline au Lycée Henri-Poincaré, Gaston Stoltz, lequel consentit à m'enseigner le violon, à condition que je sois inscrit à un cours de solfège au Conservatoire.
Le violon de la salle des ventes étant bien trop grand pour ma taille, il fallut en acheter un plus petit.
Comme Marcel Mercier, c'est ainsi que naquit ma vocation pour la musique, grâce au hasard.
Au bout d'un an, j'entrai dans la classe d'alto au Conservatoire, où Gaston Stoltz me conduisit à un 1r prix, après plusieurs années d'études.
"Et la percussion ?" demanderont ceux qui me connaissent...
C'est une autre histoire....pour un autre jour....
Mon propre père, également restaurateur, mais à Nancy, a acheté, un jour, un violon dans une salle des ventes où il était entré par hasard.
"Pourquoi cette acquisition ?" demanda ma mère -- je devais avoir 3 ou 4 ans.
"Ce sera pour le petit .... plus tard."
Il n'y a jamais eu un seul musicien dans ma famille de vignerons à Arry depuis le XVIIIe siècle, si ce n'est un grand-père qui conduisit, clairon aux lèvres, une éphémère fanfare entre les deux guerres.
Lorsque j'atteignis l'âge requis pour commencer à apprendre la musique, ma mère s'adressa au professeur de cette discipline au Lycée Henri-Poincaré, Gaston Stoltz, lequel consentit à m'enseigner le violon, à condition que je sois inscrit à un cours de solfège au Conservatoire.
Le violon de la salle des ventes étant bien trop grand pour ma taille, il fallut en acheter un plus petit.
Comme Marcel Mercier, c'est ainsi que naquit ma vocation pour la musique, grâce au hasard.
Au bout d'un an, j'entrai dans la classe d'alto au Conservatoire, où Gaston Stoltz me conduisit à un 1r prix, après plusieurs années d'études.
"Et la percussion ?" demanderont ceux qui me connaissent...
C'est une autre histoire....pour un autre jour....
Inscription à :
Articles (Atom)