Arrivé à un certain âge, je m'aperçois que j'ai connu et vécu des événements qui sont, pour la plupart, aujourd'hui oubliés. Nous ne sommes plus très nombreux dans ce cas.

Musicien et historien de la musique en Lorraine, une grande partie de mon existence fut consacrée à la recherche et à la diffusion des événements musicaux des XVIIe et XVIIIe siècles à Metz et à Nancy. Pour cela, j'ai utilisé les très rares témoignages laissés par des observateurs attentifs, et publié les résultats de mes travaux.

Un éditeur avisé et courageux n'a pas hésité à imprimer, sous ma signature, plusieurs ouvrages, dont certains font aujourd'hui référence. Des périodiques culturels lorrains ont voulu également dévoiler mes trouvailles et mes souvenirs.

Aujourd'hui, crise oblige, l'histoire musicale en Lorraine n'intéresse plus les éditeurs, et, lorsqu'une revue me demande un article, je ne puis y inclure mes souvenirs personnels, pourtant devenus rares.

Voilà pourquoi j'ai souhaité créer ce lien entre un chercheur octogénaire et des curieux de l'histoire de la musique en Lorraine. Vous trouverez, racontés ici, des événements musicaux dont je fus le témoin de 1945 à aujourd'hui, mais aussi les résultats de mes dernières recherches sur les XVIIIe et XIXe siècles.

Mes textes étant protégés, je demande aux personnes souhaitant les utiliser, de bien vouloir citer leur auteur.

Gilbert Rose

vendredi 19 octobre 2012

Le ou la... éternelle question...

     En lisant mon quotidien chaque matin ou en écoutant les informations à la radio, j'ai de plus en plus l'impression que certains journalistes ont de la rancune envers les enseignants, au labeur pourtant fastidieux.

     Ces derniers, dès l'école primaire, tentent, souvent avec succès, d'inculquer à leurs jeunes disciples, les richesses, mais aussi les difficultés de la langue française. Ce n'est pas facile...

     Ainsi, depuis quelques mois, lorsque le nouveau ministre de la Justice est évoqué, c'est toujours sous la dénomination de "la Garde des Sceaux". Mais diable ! Pourquoi inflige-t-on à cette honorable dame une féminisation dégradante ?

     Prenons garde de ne pas la désobliger...

     A chaque fois ma pensée vagabonde... Je la vois à Waterloo, fusil à baïonnette en mains, aux côtés de Cambronne, lorsque la Garde mourut sans se rendre !

     Ou bien j'imagine cette respectueuse femme, affublée d'un uniforme militaire, monter la garde, en sentinelle, devant une guérite, comme au 1r acte de Carmen. Est-elle alors de bonne ou de mauvaise garde ?

     D'autres fois je l'imagine à l'hôpital, au chevet d'un patient, comme garde-malade...

     Soyons sérieux. Le Garde des Sceaux était jadis chargé de la garde du sceaux royal et le terme "garde", dans ce cas et dans beaucoup d'autres, est du genre masculin. Nous n'y pouvons rien, c'est la grammaire de notre langue.

     La moindre des choses serait de la respecter, ne serait-ce que pour ne pas troubler l'esprit des jeunes écoliers, tiraillés entre les compétences de leurs enseignants et les inepties du commun des mortels, aux connaissances moins sûres.

     Pourquoi ne pas dire "la Gardienne des Sceaux" ? Mais on va imaginer les prisons... cela risque d'être encore plus désobligeant...

    


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