Ah ! ... mes amis... que de temps passé depuis mon dernier billet... et que d'événements aussi...
Certains dramatiques, d'autres moins... Il y eut des tragédies incompréhensibles contre lesquelles la révolte fut unanime, ainsi que des drames touchant moins de monde, se référant à la rubrique des faits divers.
Je souhaite évoquer les nouvelles qui m'ont particulièrement touché, pour des raisons toutes personnelles. Tout d'abord l'inauguration à Paris, le 14 janvier, d'une nouvelle salle de concerts. On dit le plus grand bien de la Philharmonie 1, œuvre de Jean Nouvel. Elle vient s'ajouter à la Cité de la Musique existant depuis 1995, et du Conservatoire National Supérieur de musique de Paris, installé dans le même secteur depuis décembre 1990, le Parc de la Villette. Jadis, lorsqu'on entrait dans Paris par la Porte de Pantin, on longeait, au même endroit, les abattoirs de la Villette, avenue Jean-Jaurès, avant d'emprunter la longue rue Lafayette.
Le 1r février, le pianiste Aldo Ciccolini est décédé. Je me souviens fort bien de son 1r Grand Prix au Concours Marguerite Long-Jacques Thibaud 1949. C'est notre camarade Nicole Fuhrmann, également pianiste, qui avait entraîné notre groupe à ce concours public, auquel participait également notre ami Pierre Barbizet, arrivé cinquième.
Le 20 février, c'est Grégoire Krettly, plus connu sous le pseudonyme Gérard Calvi, qui disparut à son tour. Sa musique a beaucoup diverti notre groupe de jeunes étudiants-musiciens lorrains, à Paris dans les années 1949-50, alors que notre ami Pierre Henry, délaissant la percussion, commençait lui aussi une carrière de compositeur, devenant l'assistant de Pierre Schaeffert. C'était l'époque des Branquignols pour le premier et de la Symphonie pour un Homme seul du second. Ils adoptèrent des voies tout à fait différentes, que nous suivions avec intérêt, assistant aux prestations de l'un et de l'autre.
Cela ne nous détournait pas de l'église Saint-Sulpice, où nous allions fidèlement le dimanche matin, écouter les époustouflantes improvisations de l'organiste Marcel Dupré
Du 9 au 12 avril, le Livre à Metz s'est installé sur la place de la République. Beaucoup d'auteurs, très peu d'écrivains locaux, franc succès.
Puis, le 1r mai, Milan inaugurait l'Exposition Universelle. Inutile de rappeler que Metz accueillit cet événement en 1861, je l'ai déjà évoqué dans plusieurs ouvrages ou articles.
Enfin, le 21 mars, à l'occasion de la parution de l'ouvrage collectif Metz, de l'Allemagne à la France, Mémoire de la Grande-Guerre, l'Académie Nationale de Metz organisa un colloque au Centre Pompidou, au cours duquel les principaux auteurs développèrent, chacun dans son élément, les événements essentiels qui se déroulèrent à Metz durant la guerre de 1914-18.
Evidemment, dans ce livre, on parle également de la vie musicale à Metz, pendant quatre longues années. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, elle fut multiple, brillante, quelquefois inattendue, mais certainement fort intéressante.
A bientôt...
Arrivé à un certain âge, je m'aperçois que j'ai connu et vécu des événements qui sont, pour la plupart, aujourd'hui oubliés. Nous ne sommes plus très nombreux dans ce cas.
Musicien et historien de la musique en Lorraine, une grande partie de mon existence fut consacrée à la recherche et à la diffusion des événements musicaux des XVIIe et XVIIIe siècles à Metz et à Nancy. Pour cela, j'ai utilisé les très rares témoignages laissés par des observateurs attentifs, et publié les résultats de mes travaux.
Un éditeur avisé et courageux n'a pas hésité à imprimer, sous ma signature, plusieurs ouvrages, dont certains font aujourd'hui référence. Des périodiques culturels lorrains ont voulu également dévoiler mes trouvailles et mes souvenirs.
Aujourd'hui, crise oblige, l'histoire musicale en Lorraine n'intéresse plus les éditeurs, et, lorsqu'une revue me demande un article, je ne puis y inclure mes souvenirs personnels, pourtant devenus rares.
Voilà pourquoi j'ai souhaité créer ce lien entre un chercheur octogénaire et des curieux de l'histoire de la musique en Lorraine. Vous trouverez, racontés ici, des événements musicaux dont je fus le témoin de 1945 à aujourd'hui, mais aussi les résultats de mes dernières recherches sur les XVIIIe et XIXe siècles.
Mes textes étant protégés, je demande aux personnes souhaitant les utiliser, de bien vouloir citer leur auteur.
Gilbert Rose
mardi 21 juillet 2015
mercredi 11 février 2015
Bienheureuse grève ...
Les grèves n'ont jamais satisfait les usagers des transports publics ; ceux-ci n'ont pas tort de blâmer les travailleurs qui se trompent de cible.
Par contre, il est une grève, ce matin, qui m'a rendu heureux, presque euphorique, celle de Radio-France. Enfin, sur France-Musique, on n'a pu entendre ... que de la musique !
Pas de propos oiseux prononcés par une présentatrice à l'accent étranger, dont les paroles ne sont pas toujours audibles. Cette personne est à l'antenne depuis quelques mois, et dès le premier jour, elle a commis l'erreur classique en prononçant le nom du compositeur Dvorak.
La bonne surprise de ce matin, c'est qu'il n'y avait ni variétés, ni chansonnettes à l'harmonie tristounette, comme les autres jours. Que de la musique, vous dis-je...
J'ai bien failli ne pas me lever tant j'étais comblé et détendu, enfin, en compagnie de France-Musique.
À quand la prochaine grève ?
Par contre, il est une grève, ce matin, qui m'a rendu heureux, presque euphorique, celle de Radio-France. Enfin, sur France-Musique, on n'a pu entendre ... que de la musique !
Pas de propos oiseux prononcés par une présentatrice à l'accent étranger, dont les paroles ne sont pas toujours audibles. Cette personne est à l'antenne depuis quelques mois, et dès le premier jour, elle a commis l'erreur classique en prononçant le nom du compositeur Dvorak.
La bonne surprise de ce matin, c'est qu'il n'y avait ni variétés, ni chansonnettes à l'harmonie tristounette, comme les autres jours. Que de la musique, vous dis-je...
J'ai bien failli ne pas me lever tant j'étais comblé et détendu, enfin, en compagnie de France-Musique.
À quand la prochaine grève ?
samedi 31 janvier 2015
Le Madrigal d'Ile-de-France
Il fut un temps, à Metz, durant lequel les artistes lyriques et les musiciens de l'orchestre du théâtre municipal, se retrouvaient le samedi soir vers minuit, après le spectacle, dans un café-restaurant de la rue du Faisan.
C'était toujours très cordial, car les artistes sur scène et les musiciens dans la fosse, participant tous à la réussite d'un opéra ou d'une opérette, se rencontraient rarement à l'intérieur du théâtre, chacun ayant son emplacement bien défini.
C'est ainsi que je rencontrai un couple d'artistes lyriques sympathique et talentueux. Hélène Henriet, mezzo-soprano et Jean-François Fabe, baryton-basse, étaient des habitués des distributions lyriques à Metz.
Nous avions un point commun, et c'est ce qui nous rapprocha d'abord : notre profession, que nous aimions intensément, ne suffisait pas à nos aspirations artistiques ; il nous en fallait davantage, surtout dans la pratique de la musique ancienne.
Ce que j'avais fait en concevant Les Instruments anciens de Lorraine, ils l'ont réalisé en créant Le Madrigal d'Ile-de-France, ensemble vocal à quatre voix ou davantage.
Il nous a fallu peu de temps pour comprendre qu'une collaboration entre nos deux ensembles serait des plus enrichissante pour les chanteurs et les musiciens. Et c'est ainsi que débuta une période intense au cours de laquelle, en plus de nos concerts respectifs, il nous arriva de nous produire ensemble de plus en plus souvent.
Au cours de nos prestations, nous étions tous en costumes d'époque, musiciens et chanteurs, et nous soumettions à une mise en scène adaptée aux lieux où nous nous produisions. Nous avions musicalement trois périodes de prédilection, Moyen-Âge, Renaissance et XVIIe siècle, et les costumes qui correspondaient à ces époques.
Je reviendrai prochainement sur ces années 1970-80, et les concerts de musique ancienne, après avoir exploré le fond de ma mémoire quelquefois défaillante.
C'était toujours très cordial, car les artistes sur scène et les musiciens dans la fosse, participant tous à la réussite d'un opéra ou d'une opérette, se rencontraient rarement à l'intérieur du théâtre, chacun ayant son emplacement bien défini.
C'est ainsi que je rencontrai un couple d'artistes lyriques sympathique et talentueux. Hélène Henriet, mezzo-soprano et Jean-François Fabe, baryton-basse, étaient des habitués des distributions lyriques à Metz.
Nous avions un point commun, et c'est ce qui nous rapprocha d'abord : notre profession, que nous aimions intensément, ne suffisait pas à nos aspirations artistiques ; il nous en fallait davantage, surtout dans la pratique de la musique ancienne.
Ce que j'avais fait en concevant Les Instruments anciens de Lorraine, ils l'ont réalisé en créant Le Madrigal d'Ile-de-France, ensemble vocal à quatre voix ou davantage.
Il nous a fallu peu de temps pour comprendre qu'une collaboration entre nos deux ensembles serait des plus enrichissante pour les chanteurs et les musiciens. Et c'est ainsi que débuta une période intense au cours de laquelle, en plus de nos concerts respectifs, il nous arriva de nous produire ensemble de plus en plus souvent.
Au cours de nos prestations, nous étions tous en costumes d'époque, musiciens et chanteurs, et nous soumettions à une mise en scène adaptée aux lieux où nous nous produisions. Nous avions musicalement trois périodes de prédilection, Moyen-Âge, Renaissance et XVIIe siècle, et les costumes qui correspondaient à ces époques.
Je reviendrai prochainement sur ces années 1970-80, et les concerts de musique ancienne, après avoir exploré le fond de ma mémoire quelquefois défaillante.
Inscription à :
Articles (Atom)