Dans ce billet, j'évoque une camarade d'orchestre disparue à la fin du mois dernier, discrètement, comme elle vécut les dernières années de son existence.
Arlette Moulin était née à Nancy, comme moi, mais, légèrement plus âgée, elle ne m'avait pas rencontré au Conservatoire de cette ville.
Par contre j'y ai connu sa jeune soeur Jacqueline, qui fréquentait la classe de chant de Carbelly. Elle avait une jolie voix de soprano léger et a eu la gentillesse de chanter lors de mon mariage.
Arlette et Jacqueline étaient les filles de Léonce Moulin, professeur au Conservatoire et clarinette solo à l'orchestre de Nancy.
Arlette était harpiste ; élève à Nancy de madame Mercier, elle était ensuite entrée au Conservatoire de Paris, dans la classe de Marcel Tournier, dont elle fut le dernier 1er prix avant la retraite de son maître, remplacé par Lily Laskine en 1948.
Arlette réussit le concours de harpe solo à l'Orchestre municipal de Metz le 19 septembre 1946. Mais étant encore élève au Conservatoire de Paris, elle obtint, le 7 novembre, une autorisation spéciale du directeur Claude Delvincourt, "... de manquer les cours toutes les fois que les nécessités de son service à l'orchestre l'exigeront."
A l'orchestre de Metz elle fit la connaissance de Robert Petit, 2de flûte, qu'elle épousa en 1950 et qui lui donna une fille puis un garçon.
Les deux artistes exercèrent leurs talents à l'Orchestre de Metz jusqu'au décès de Robert. Lorsque l'orchestre devint régional puis national, Arlette se retira de la vie active.
Combien de mélomanes se souviennent-ils encore des merveilleux soli de harpe joués avec brio par Arlette ? ... La Valse des Fleurs de Tchaikovski, ... Le Bal de la Symphonie Fantastique de Berlioz... Tzigane de Ravel... Shéhérazade de Rimski-Korsakov... et beaucoup d'autres...
Certains sont oubliés après leur mort, Arlette l'était depuis bien longtemps déjà...
Arrivé à un certain âge, je m'aperçois que j'ai connu et vécu des événements qui sont, pour la plupart, aujourd'hui oubliés. Nous ne sommes plus très nombreux dans ce cas.
Musicien et historien de la musique en Lorraine, une grande partie de mon existence fut consacrée à la recherche et à la diffusion des événements musicaux des XVIIe et XVIIIe siècles à Metz et à Nancy. Pour cela, j'ai utilisé les très rares témoignages laissés par des observateurs attentifs, et publié les résultats de mes travaux.
Un éditeur avisé et courageux n'a pas hésité à imprimer, sous ma signature, plusieurs ouvrages, dont certains font aujourd'hui référence. Des périodiques culturels lorrains ont voulu également dévoiler mes trouvailles et mes souvenirs.
Aujourd'hui, crise oblige, l'histoire musicale en Lorraine n'intéresse plus les éditeurs, et, lorsqu'une revue me demande un article, je ne puis y inclure mes souvenirs personnels, pourtant devenus rares.
Voilà pourquoi j'ai souhaité créer ce lien entre un chercheur octogénaire et des curieux de l'histoire de la musique en Lorraine. Vous trouverez, racontés ici, des événements musicaux dont je fus le témoin de 1945 à aujourd'hui, mais aussi les résultats de mes dernières recherches sur les XVIIIe et XIXe siècles.
Mes textes étant protégés, je demande aux personnes souhaitant les utiliser, de bien vouloir citer leur auteur.
Gilbert Rose
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Bonjour,
RépondreSupprimerMadame Petit!!! Je m'en souviens très bien, non seulement elle était harpiste à l'orchestre, mais elle nous accompagnait au piano lors des examens de solfège au conservatoire. Elle le faisait avec beaucoup de gentillesse et de bonne humeur. Mon père, Léon Tillion était prof de violon dans ce même conservatoire et ma mère jouait de l'alto dans l'orchestre ....et de la viole d'amour aussi. Vous en souvenez vous?
Peut être à bientôt par mail,
Véronique Garcin (Tillion)
Bonjour,
RépondreSupprimerRéalisant une exposition sur les solistes de l'orchestre du Grand casino de Vichy, je suis à la recherche de documentation précisément sur Léonce Moulin et Léon Tillion.
Pourriez-vous m'aider dans l'établissement de leurs principaux repères biographiques ?
Bien cordialement et avec mes remerciements anticipés,
Denis Verroust
www.jprampal.com