Je ne puis avec certitude indiquer l'année exacte... Peut-être 1946... 47 ?
Avec Claude Viant, condisciple de la classe d'alto de Gaston Stoltz au Conservatoire de Nancy, nous étions descendus dans la cave de cette école, dont la porte habituellement fermée, était ce jour-la entrouverte.
La curiosité seule avait guidé nos pas, car c'était un lieu que nous ne connaissions absolument pas. Ce sous-sol était assez vaste et particulièrement sale. Nous terminions notre visite, lorsque soudain, je remarquai, derrière un énorme tas de charbon, un vieil étui d'instrument, recouvert de poussière.
Notre envie de savoir nous fit ouvrir cette boite noire en bois, et nous découvrîmes un curieux instrument ressemblant vaguement à un alto, plus grand pourtant, et d'une forme bizarre. En effet, plus épais et plus long, il possédait une large touche, des ouïes allongées, quatorze chevilles, et, à la place de la volute, une tête de femme aux yeux bandés.
Vite, nous remontâmes de la cave, emportant notre trouvaille, pressés d'aller la montrer à notre professeur. Celui-ci, étonné, nous apprit le nom de cet instrument, une viole d'amour, et nous avoua sa disparition depuis plusieurs années et ses vaines recherches.
Gaston Stoltz nous proposa de nous l'enseigner. Claude se récusa, mais je fus très intéressé par l'intention de notre professeur.
Et c'est ainsi que j' appris à jouer de ce merveilleux instrument grâce auquel, plus tard, je donnai une multitude de concerts, en France et à l' étranger, avec l'ensemble Les Instruments Anciens de Lorraine (2 violes d'amour, viole de gambe, clavecin), aujourd'hui disparu.
Quand je pense que Voltaire a dit qu'il n'y a point de hasard...
Arrivé à un certain âge, je m'aperçois que j'ai connu et vécu des événements qui sont, pour la plupart, aujourd'hui oubliés. Nous ne sommes plus très nombreux dans ce cas.
Musicien et historien de la musique en Lorraine, une grande partie de mon existence fut consacrée à la recherche et à la diffusion des événements musicaux des XVIIe et XVIIIe siècles à Metz et à Nancy. Pour cela, j'ai utilisé les très rares témoignages laissés par des observateurs attentifs, et publié les résultats de mes travaux.
Un éditeur avisé et courageux n'a pas hésité à imprimer, sous ma signature, plusieurs ouvrages, dont certains font aujourd'hui référence. Des périodiques culturels lorrains ont voulu également dévoiler mes trouvailles et mes souvenirs.
Aujourd'hui, crise oblige, l'histoire musicale en Lorraine n'intéresse plus les éditeurs, et, lorsqu'une revue me demande un article, je ne puis y inclure mes souvenirs personnels, pourtant devenus rares.
Voilà pourquoi j'ai souhaité créer ce lien entre un chercheur octogénaire et des curieux de l'histoire de la musique en Lorraine. Vous trouverez, racontés ici, des événements musicaux dont je fus le témoin de 1945 à aujourd'hui, mais aussi les résultats de mes dernières recherches sur les XVIIIe et XIXe siècles.
Mes textes étant protégés, je demande aux personnes souhaitant les utiliser, de bien vouloir citer leur auteur.
Gilbert Rose
jeudi 30 mai 2013
lundi 20 mai 2013
Histoire de mon village.
Depuis quelques décennies, dans beaucoup de villages lorrains, des érudits locaux férus d'Histoire, ont consacré de longues heures à fouiller le passé de leurs ancêtres et sont ainsi parvenus à écrire l'historique de leur commune.
Souvent il y a profusion de documents et le résultat de ces recherches fastidieuses se concrétise en un fort volume édité à compte d'auteur, que tous les habitants du lieu s'empressent d'acquérir.
D'autres fois, les annales du village sont enfouies dans des méandres compliqués et il est nécessaire d'entreprendre de longs travaux savants pour parvenir à débroussailler l'Histoire.
Il arrive, et c'est le cas de mon village de Pouilly en Moselle, que des documents indispensables se soient perdus au fil du temps, et qu'il faille déployer des ruses de détective habile pour les retrouver.
Pensez donc ! Il y a 16 communes en France qui portent le nom de Pouilly, sans compter les hameaux et les fermes isolées. Presque toutes, y compris la mienne, ont possédé une seigneurie au cours de l'Histoire...
Ce qui est déjà acquis, et les fouilles réalisées il y a quelques années au lieu-dit Chêvre-Haie le prouvent, c'est que le site de Pouilly était déjà habité au néolithique, car des tombes y ont été découvertes, contenant, outre les restes humains, des vases de la période campaniforme, ayant une origine rhénane.
C'est un bon début... Il n'y a plus qu'à découvrir la suite de l'histoire de Pouilly au travers des trois ou quatre millénaires qui nous séparent de cette époque lointaine...
Souvent il y a profusion de documents et le résultat de ces recherches fastidieuses se concrétise en un fort volume édité à compte d'auteur, que tous les habitants du lieu s'empressent d'acquérir.
D'autres fois, les annales du village sont enfouies dans des méandres compliqués et il est nécessaire d'entreprendre de longs travaux savants pour parvenir à débroussailler l'Histoire.
Il arrive, et c'est le cas de mon village de Pouilly en Moselle, que des documents indispensables se soient perdus au fil du temps, et qu'il faille déployer des ruses de détective habile pour les retrouver.
Pensez donc ! Il y a 16 communes en France qui portent le nom de Pouilly, sans compter les hameaux et les fermes isolées. Presque toutes, y compris la mienne, ont possédé une seigneurie au cours de l'Histoire...
Ce qui est déjà acquis, et les fouilles réalisées il y a quelques années au lieu-dit Chêvre-Haie le prouvent, c'est que le site de Pouilly était déjà habité au néolithique, car des tombes y ont été découvertes, contenant, outre les restes humains, des vases de la période campaniforme, ayant une origine rhénane.
C'est un bon début... Il n'y a plus qu'à découvrir la suite de l'histoire de Pouilly au travers des trois ou quatre millénaires qui nous séparent de cette époque lointaine...
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