Depuis le 1er janvier 2013, il ne se passe pas un jour sans qu'un studio de radio ou de télévision, sans qu'un journal ou un magazine n'évoque le bicentenaire de la naissance de Richard Wagner et de Giuseppe Verdi. Tant mieux !
Depuis le début de cette année 2013, les Anglais sont restés silencieux, observant attentivement les célébrations et commémorations organisées dans le monde en l'honneur de ces deux célébrités musicales universelles, y participant même à l'occasion.
Et puis, en ce mois de novembre, le 22 exactement, ils nous révèlent un centenaire les touchant de très près, celui de Benjamin Britten, né en 1913, un des rares compositeurs ayant développé, après Purcell, des qualités exceptionnelles pour l'écriture musicale.
Comme ils ont dû souffrir durant ces onze mois ! A tel point qu'ils ont oublié le 450e anniversaire de la naissance de John Dowland, autre célébrité anglaise, né en 1563.
En France, nous aurions pu penser au 250e anniversaire de la mort de Hotteterre et au 50e du décès de Francis Poulenc.
A Metz, plus modestement, notre mémoire a occulté le bicentenaire de la naissance du chansonnier-compositeur né en cette ville le 10 janvier 1813, Pierre-Alexis Dalès, lequel effectua une belle carrière dans la capitale, ainsi que le bicentenaire du décès de la célèbre harpiste messine Anne-Marguerite Steckler, que l'on continue à nommer à tord Anne-Marie, décédée à Londres le 15 novembre 1813.
"La reconnaissance a la mémoire courte", a pourtant prévenu Benjamin Constant.
Arrivé à un certain âge, je m'aperçois que j'ai connu et vécu des événements qui sont, pour la plupart, aujourd'hui oubliés. Nous ne sommes plus très nombreux dans ce cas.
Musicien et historien de la musique en Lorraine, une grande partie de mon existence fut consacrée à la recherche et à la diffusion des événements musicaux des XVIIe et XVIIIe siècles à Metz et à Nancy. Pour cela, j'ai utilisé les très rares témoignages laissés par des observateurs attentifs, et publié les résultats de mes travaux.
Un éditeur avisé et courageux n'a pas hésité à imprimer, sous ma signature, plusieurs ouvrages, dont certains font aujourd'hui référence. Des périodiques culturels lorrains ont voulu également dévoiler mes trouvailles et mes souvenirs.
Aujourd'hui, crise oblige, l'histoire musicale en Lorraine n'intéresse plus les éditeurs, et, lorsqu'une revue me demande un article, je ne puis y inclure mes souvenirs personnels, pourtant devenus rares.
Voilà pourquoi j'ai souhaité créer ce lien entre un chercheur octogénaire et des curieux de l'histoire de la musique en Lorraine. Vous trouverez, racontés ici, des événements musicaux dont je fus le témoin de 1945 à aujourd'hui, mais aussi les résultats de mes dernières recherches sur les XVIIIe et XIXe siècles.
Mes textes étant protégés, je demande aux personnes souhaitant les utiliser, de bien vouloir citer leur auteur.
Gilbert Rose